- Cet évènement est passé
Les Voix du Temple
dimanche 8 septembre @ 18h00 – 19h00
Les Voix du Temple est une création née de la rencontre entre trois chanteuses et les Amis de l’Orgue de Saint-Hippolyte-du-Fort. L’acoustique très particulière du temple due à son architecture massive et volumineuse est une gageure stimulante pour les trois improvisatrices dès qu’elles la découvrent ; en effet, les temps de résonance sont longs, la voix est plus ou moins portée selon les endroits, et le rythme se brouille vite au fil des colonnes et des arches. Elles décident ainsi de créer une performance vocale sur mesure. Pascale Valenta, Élodie Mourot et Alessandra Lupidi excellent dans l’art de croiser les sons et de transcender les genres. Après une année de résidence, durant laquelle leurs virtuosités s’est exprimés dans l’art d’être complice, elles vont transformer le temple de Saint-Hippolyte-du-Fort en un espace de jeu poétique.
Avec cette création sonore où l’oreille est l’instrument roi, les trois divas vont enchanter un espace pour en explorer les particularités acoustiques et architecturales. Au fil d’une performance à travers laquelle les chanteuses investissent l’espace avec leur corps, leur imaginaire et leur voix, elles feront la démonstration que l’écoute de l’autre aboli les distances temporelles et géographiques pour aboutir à la naissance d’une inventive improvisation à trois voix.
Élodie Mourot
Pascale Valenta
Alessandra Lupidi
Un trio de vocalistes
Trois chanteuses improvisatrices de formations et d’univers différents se retrouvent pour chanter un espace, elles s’appuient sur les particularités acoustiques et architecturales d’un lieu pour déployer des improvisations vocales. À chaque lieu, ses chants, à chaque espace, sa performance, à chaque improvisation, sa liberté.
Élodie Mourot
Élodie Mourot s’est formée en chant lyrique auprès de Barbara Schlick et Yves Sotin. Elle s’initie au travail de scène avec l’assistant du mime Marceau, Guerassim Dichlev, et travaille actuellement le clown avec Fred Robbe et Alexandre Pavlata. De 2011 à 2014, la formation de master professionnel d’interprétation de la musique médiévale, auprès de Katarina Livljanic et Benjamin Bagby à la Sorbonne et de Raphaël Picazos au CNSMD de Paris, lui permet de découvrir ce vaste répertoire musical et d’apprendre la lecture sur facsimilés ainsi que l’improvisation historique médiévale. Initiée à l’improvisation libre par Markus Stockhausen, Élodie continue à l’explorer avec Jean Yves Pénafiel. Elle participe à des enregistrements et productions avec des ensembles de musique ancienne et d’improvisation ainsi que des compagnies de théâtre. Élodie a participé à la production de FAUVEL, spectacle mis en scène par Peter Sellars, créé au théâtre du Châtelet en mars 2022 avec l’ensemble Sequentia. Elle dirige depuis plusieurs années l’ensemble de musique médiévale de la Sorbonne.
L’improvisation vue par Élodie
Je me centre dans le présent et me rends disponible, sans réfléchir et sans juger, consciente, curieuse et joueuse. Un ressenti, une émotion, une image, un mouvement, un geste, un mot, un son surgit, je m’en saisis tout autant que je me laisse saisir et le voyage se fait au gré d’un timbre de voix, d’un tonus vocal, d’une mélodie, d’un rythme, d’un appui dans le corps. Il se structure en chanson, en paysage sonore éphémère, ou encore en tout autre chose. La liberté est une quête sans fin, il faut de l’imagination, de la technique, de l’inspiration.
Pascale Valenta
Issue d’une double origine corse et bretonne, Pascale Valenta se tourne vers la diversité de l’identité musicale et continue d’explorer les différents registres et styles musicaux, du jazz au rap, de la musique traditionnelle à l’improvisation, du musette au lyrique. Elle découvre sa voix sur un banc public, par hasard à 17 ans. Elle pratique alors le rock, le funk, le musette et le jazz avec, entre autres, Sylvain Beuf et Larry Schneider. Après 12 années d’études musicales, le lyrique entre dans sa gorge et s’y niche délicieusement. Debussy, Ravel s’immiscent dans le groove et les néons de l’usine le jour et de l’école le soir. Elle finit par quitter l’usine, enlevée par la célèbre compagnie « Les Arts Sauts » où durant 11 ans, des trapézistes la font chanter à 15 mètres de haut dans toutes les capitales du monde. Elle y compose ses propres mélodies et n’hésite pas à sauter au filet à la fin de chaque représentation. Elle regagne la terre ferme où elle crée plusieurs spectacles musicaux et pluridisciplinaires. Aujourd’hui retraitée, elle continue à chanter pour la célèbre funambule Tatiana Mosio Bogonga de la compagnie Basinga.
L’improvisation vue par Pascale
Un jaillissement qui vient de nulle part. Un saut dans le vide au bout d’un plongeoir dont on ne connait pas la hauteur. Une expression immédiate et spontanée toujours poussée par l’amour de la musique, du son, de la mélodie et de son rythme.
La voix, le chant, sans compromis, sans concession. La grande liberté vocale.
Pour moi, l’improvisation c’est un accès direct aux portes de l’instinct.
Ce qui implique une grande confiance mais sans négliger l’épice qui surgit du doute.
Quand j’improvise, je ne connais pas l’histoire, elle se raconte toute seule en sortant de ma bouche. Mon cerveau l’aide un peu quand même mais toujours sans se soucier du regard externe.
Et toujours guidée par la seule condition de cette discipline ; exister sur le moment.
Car c’est bien ce dont il s’agit : « exister » et « le moment ».
Que se passe-t-il maintenant autour de moi ? Quel fantôme va me posséder, quel esprit va m’habiter, quel signe, si petit soit-il, va m’indiquer le chemin ? Je m’approche du vide, il fait tout noir, et je me jette dans le rien avec tout ce qui m’entoure.
Je monte, je descends, j’accélère et je freine, je tombe et je rebondis. « I get up, I get down » et l’histoire se crée (« secret relatif de la création permanente » Robert Filliou).
C’est simple quand j’improvise : j’existe vraiment.
C’est pour ça que je ne peux pas répéter l’improvisation. Je ne peux pas faire semblant d’exister avant d’exister vraiment. Je ne peux pas dupliquer l’improvisation puisqu’elle est unique.
Alessandra Lupidi
Alessandra Lupidi est chanteuse, instrumentiste, compositrice, cheffe de chœur et improvisatrice. Elle a évolué dans plusieurs répertoires comme le jazz, l’opéra, et les musiques traditionnelles d’Italie et d’Espagne. Elle suit une formation lyrique auprès de Christiane Eda‑Pierre et de Christophe Le Hazif. Elle a chanté dans de nombreux chœurs d’opéra (Châtelet, Opéra-comique, Opéra de Montpellier, Rennes, Angers…) et en tant que soliste, L’Amour sorcier, version flamenca de Manuel de Falla sous la direction de Laurence Equilbey (Opéra de Rouen et d’Evreux).
Elle a chanté avec le quatuor polyphonique a cappella SANACORE (CD Casa Mia chez Buda music) en France et en Europe et dirigé le chœur Pablo Neruda à Bagnolet et crée L’enfance de Gargantua, polyphonie a cappella. Elle a composé et joué sur scène depuis 2009 avec la marionnettiste allemande Ilka Schönbein (La vieille et la bête, Sinon je te mange, Eh bien, dansez maintenant !, Ricdin-Ricdon, Voyage chimère). Elle compose également la musique pour diverses compagnies (Arène-Théâtre, TIC, Courant d’Air, Graine de vie…).
En 2022, elle crée « E IL VIAGGIO CONTINUA » duo musical et chanté avec la complicité d’Anja Schimanski à la contrebasse.
L’improvisation vue par Alessandra
L’improvisation ?
Une épopée, un saisissement, une exploration. Mais aussi l’audace, la liberté, l’éphémère, le partage.
Mais surtout l’instant présent… La vie.