Ciné-concert Buster Keaton : The Cameraman
Le chef d’œuvre de Buster Keaton sur grand écran (8m x 4m). Frédéric Muñoz improvisera en direct sur l’orgue historique Beaucourt &Voegeli du temple de Saint-Hippolyte-du-Fort.
Buster, photographe de rue, tombe amoureux de Sally, secrétaire de la compagnie d’actualités de la MGM. Pour la séduire, il décide de devenir cameraman, achète une caméra d’occasion et commence à filmer. Le résultat ressemble davantage à une séquence surréaliste digne des visions avant-gardiste d’un Vertov. Cependant, la jeune femme, à l’insu des autres caméramans du studio, le rencarde sur une guerre des gangs dans le quartier chinois et lui offre ainsi une chance rêvée…
l’homme qui ne rit jamais
On le connaît sous le qualificatif de « l’homme qui ne rit jamais ». Mais Buster Keaton est pourtant bien plus que cela. C’est l’homme d’un imaginaire et un poète.
Né avec le cinéma en 1895, il réalise l’ensemble de ses chefs-d’œuvre muets entre 1923 et 1928. Après un relatif oubli, ce n’est que dans les années 1950-60 que le public redécouvre toute l’étendue du talent de Buster Keaton dont les films n’ont pas pris une ride.
Le Caméraman surprend par son humour vif et tranchant, la fluidité et l’élégance de ses cascades, l’inventivité cinématographique de sa narration. Conte burlesque et sentimental, le film est aussi une habile métaphore de l’histoire du cinéma elle-même.
Ce chef d’œuvre est l’occasion de redécouvrir l’un des joyaux de sa filmographie et se souvenir qu’il fut l’un des grands génies visuels du cinéma.
Fiche technique
- Titre original : The Cameraman
- Origine : États-Unis
- Première projection en France : 1928 sous le titre « L’Opérateur »
- Production : Buster Keaton
- Société de production : Metro-Goldwyn Pictures Corporation
- Réalisation : Edward Sedgwick et Buster Keaton
- Scénario : Clyde Bruckman et Lew Lipton
- Interprètes : Buster Keaton (Buster), Marceline Day (Sally), Harold Goodwin (Stagg), Sidney Bracy (le rédacteur en chef), Harry Gribbon (un policier)…
- Noir & Blanc, 1 h 10 min
- Intertitres anglais sous-titrés en français
- Muet. Improvisations en direct sur l’orgue Beaucourt & Voegeli de 1854, inscrit aux Monuments Historiques, par Frédéric Muñoz.
La technique des tintypes ou ferrotypes
Quatorze ans après l’invention du daguerréotype, c’est au Royaume-Uni en 1851 que Frederick Scott Archer découvre le procédé du collodion permettant de développer des photographies prises sur une plaque en verre appelée ambrotype.
Deux ans plus tard, le photographe français Adolphe-Alexandre Martin améliore ce système en intégrant des plaques de fer blanc vernies pour augmenter la rapidité et limiter le coût de la matière première.
Un ferrotype est une photographie réalisée en créant un positif direct sur une fine feuille de métal recouverte d’une laque et utilisée comme support pour l’émulsion photographique.
Les tintypes sont les premiers portraits véritablement démocratiques.
Une caméra de fabrication française
Véritable attribut de Keaton dans le film, la caméra 35 mm dont il se sert est une caméra de 1910 de fabrication française, la « Lucien Prévost », du nom de son inventeur.
En 1928, c’est une caméra ancienne absolument inadaptée pour le reportage. Son rival dans le film dispose lui d’une caméra américaine plus récente. Mais si l’on pense que ce désavantage pourrait décourager Buster, ce serait oublier que l’amour fait faire des prodiges…
samedi 12 octobre @ 20h30 – 21h30
Samedi 12 octobre à 20h30 (Ouverture des portes à 20h00)
Nous vous conseillons d’arriver 30 minutes avant le début de la séance.
Par égard aux spectateurs déjà présents, les retardataires peuvent ne pas être acceptés en salle.
Frédéric Muñoz, Un poète des sons
Frédéric Muñoz est natif d’Alès. Il est organiste titulaire au Temple d’Alès depuis 1970 et titulaire-conservateur de l’orgue historique J.-P. Cavaillé (1782) de l’Abbaye de Saint-Guilhem-le-Désert depuis mai 1980. Il a été professeur d’orgue à l’Académie d’été « Orgues en Cévennes » et directeur durant plus de 25 ans. Dès 1987, il a dirigé la construction du nouvel orgue du temple d’Alès d’après Gottfried Silbermann, achevée en 1993. Depuis, il veille à la fois à sa conservation et à ses améliorations. Il se produit depuis plus de trente-cinq ans sur la plupart des orgues historiques de France au sein de nombreux festivals, ainsi qu’en Espagne, Italie, Belgique, Portugal, Luxembourg, Allemagne et Canada.
Il a obtenu les meilleures critiques de la presse pour la vingtaine de d’enregistrements CDs chez divers éditeurs XCP, Naxos, Arion, Triton : (5 Diapasons et 4 étoiles Classica), et obtenu un Diapason d’Or pour son CD « Tientos », dédié à la musique d’orgue baroque ibérique. Son dernier CD paru en 2019 « Éclats méditerranéens » explore les répertoires du sud depuis les arabo-andalous jusqu’à Pau Casals. Il se produit également en improvisateur lors de ciné-concerts sonorisant à l’orgue des films muets du début du XXème siècle. Frédéric Muñoz est Président Honoraire des Associations « Orgues en Cévennes » et « Ars Musica ». Homme de radio, il est producteur de plusieurs émissions musicales sur l’antenne de Radio RCF. Depuis 2007, il est chargé de la chronique des disques, des livres et des concerts d’orgue sur le site d’actualité musicale en ligne www.resmusica.com. Il est membre du Jury du Concours d’Orgue international Bach de Lausanne. Haut représentant de la musique baroque en France, il défend ardemment la cause de l’orgue ancien.